Qu’est-ce que l’Ordre ?

Du passé…

Au Moyen Age, les Corporations, regroupant les personnes exerçant la même profession, étaient nombreuses et formaient des Confréries très puissantes. Sur ordre du Roi Saint Louis, leurs coutumes et traditions étaient consignées dans le Grand Livre des Métiers.

C’est ainsi que nous savons qu’outre des règles propres à chaque Corporation, ces Confréries imposaient à leurs membres un certain nombre de règles morales leur permettant d’assurer la protection de leurs justes intérêts professionnels. Ainsi, une obligation d’assistance mutuelle, au plan moral comme au plan matériel, leur était imposée. De même, ils devaient s’engager à pratiquer l’honnêteté à tous égards, c’est-à-dire aussi bien envers eux-mêmes, qu’envers autrui.

En l’an de grâce 1263, la Corporation des Anysetiers était enregistrée au Châtelet sur le Grand Livre des Métiers par Etienne Boileau, Prévost de Paris. Ses membres étaient à la fois des médecins et des apothicaires qui mettaient leur connaissance approfondie des propriétés de l’anis au service d’un idéal : aider autrui.

En ce temps-là, des caravanes amenaient l’anis depuis la Chine jusqu’à Alexandrie, où les précieuses graines étaient embarquées à destination de Gênes et de Marseille, avant d’être acheminées sur Paris pour être confiées aux Anysetiers qui officiaient rue Vieille-du-Temple sous les ordres de Messire Antoine Gil, leur Grand Maistre ès-qualités.

Ils écrasaient les graines d’anis avec un pilon arrondi en forme de marteau. Après distillation et macération de la pâte obtenue, ils l’utilisaient pour fabriquer des drogues, des onguents et des liqueurs dont ils pourvoyaient ensuite les Rois et les Seigneurs, mais aussi le bon peuple. Ils jouissaient de ce fait d’une très grande notoriété aussi bien dans la Noblesse que dans la Roture.

Mais la fraude et les fraudeurs existaient déjà, et les Anysetiers en souffraient abondamment, jusqu’à ce que le Procureur du Roi ne rende, le 26 juillet 1582, l’ordonnance suivante :

« Défense d’altérer, ou falsifier, ou mixtionner les liqueurs, extraits, esprits livrés à la vente bien conditionnés comme bonne et loyale marchandise des Maistres Anysetiers, sous peine de 30 livres d’amende pour les contrevenants« .

Le texte constituait en fait un privilège que le Roi accordait aux Maistres Anysetiers pour les récompenser de tout le bien qu’ils avaient su prodiguer autour d’eux avec largesse, en particulier auprès des soldats blessés au cours des croisades. Comme l’ensemble des privilèges royaux, il fût aboli par la Révolution de 1789. Cette abolition devait marquer la fin de la Corporation des Anysetiers.

En 1955, un groupe de hautes personnalités du monde des Arts et de la Culture, encouragé dans cette voie par Paul Ricard, entreprenait de faire revivre les antiques traditions de la Corporation des Anysetiers en créant l’association des Anysetiers du Roy visant à défendre et promouvoir les valeurs culturelles et morales qui constituent les fondements de notre civilisation.

Les recherches historiques longues et minutieuses devaient permettre de définir les caractéristiques exactes des emblèmes, blasons, gonfanons et tenues d’apparat des Maistres Anysetiers des temps modernes. Au Moyen Age, la cérémonie de remise de ses armes à un jeune homme devenant Chevalier revêtait un caractère à la fois moral et solennel. C’est cette cérémonie d’adoubement qui, dans sa forme comme dans son esprit, devait servir de modèle à la cérémonie d’intronisation d’un Maistre Anysetier.

… au présent

En 1968, souhaitant acquérir une audience dépassant les frontières françaises, l’association des Anysetiers du Roy se transforma en Ordre International des Anysetiers, association régie par la loi du 1er juillet 1901 dont le Conseil d’Administration est appelé Grand Conseil de l’Ordre.

Animé d’un souci de décentralisation, le Grand Conseil a été rapidement amené à créer des Commanderies dans les diverses Régions de France, et dans plusieurs Pays. Afin de conserver à chacune d’elles un caractère spécifique lié à l’Histoire du territoire confié, celui-ci correspond approximativement à une ancienne Province telle que définie au Moyen Age.

Chaque commanderie était dirigée par un Grand Maistre choisi et nommé par le Grand Conseil pour un mandat de trois ans renouvelable. Il est assisté d’un Chapitre dont les membres, en nombre variable suivant l’importance de la Commanderie, étaient nommés, sur proposition du Grand Maistre, par le Grand Conseil pour un mandat de trois ans renouvelable.

Les membres du Grand Conseil étaient cooptés par celui-ci pour un mandat de trois ans renouvelable. Pour moitié, c’étaient des représentants des fabricants de boissons anisées apportant leur concours à l’Ordre (les Marques), et pour moitié d’anciens Grands Maistres ou des notables.

C’était le Grand Conseil de l’Ordre qui, en liaison avec les Grands Maistres, assumait la difficile tâche d’orientation et de coordination de l’action de chacune des Commanderies.

En 1990, les fabricants de boissons anisées ne souhaitant plus participer au financement et à la gestion de l’Ordre, celui-ci entreprit une nouvelle rénovation. Toujours règlementé par la loi du 1er juillet 1901, il devenait une Fédération de Commanderies autonomes obéissant à cette loi.

Afin de respecter cette autonomie, les Membres du Chapitre d’une Commanderie sont à présent élus par les Maistres Anysetiers de la Commanderie pour un mandat de trois ans renouvelable, tandis que la répartition des charges au sein du Chapitre résulte d’un vote de ses Dignitaires.

Les Commanderies géographiquement voisines, ou possédant des affinités linguistiques ou culturelles, sont regroupées en Régions Anysetières ignorant les frontières des Etats. Chaque Région est représentée au Grand Conseil par un Chancelier élu, pour un mandat de trois ans renouvelable, par les Grands Maistres de ses Commanderies. Les candidats à cette fonction doivent être, ou avoir été, Grand Maistre d’une des Commanderies de la Région. En nombre égal à celui des Chanceliers, le Grand Conseil est complété par des Membres directement élus, pour le même mandat triennal, par l’Assemblée Générale des Grands Maistres.

Afin de faciliter son développement, toute Commanderie peut créer des Bailliages qui, à leur tour ont vocation, lorsque leur importance et leur activité le justifient, à être érigés en Commanderies. Ce processus de création des Commanderies assure à l’Ordre International des Anysetiers une expansion ordonnée, harmonieuse et continue. Les Statuts actuels régissant l’Ordre aujourd’hui résultent d’une dernière retouche datant de 1995 et concernant essentiellement la composition du Grand Conseil. Désormais, celui-ci est constitué par les Chanceliers de chacune des Régions Anysetières, et les quatre Membres du Bureau (un Président, un vice-Président, un Secrétaire Général et un Trésorier Général) élus par les Chanceliers pour un mandat de trois ans renouvelable. Les candidats doivent avoir exercé pendant une période d’au moins trois ans la charge de Grand Maistre d’une Commanderie.